C’est le destin d’un legéen quelque peu oublié…
Après la Grande Guerre 1914-1918, la France se voit attribuer l’administration de la Cilicie, que l’empire ottoman, vaincu, doit abandonner. Actuellement, cette bande de terre fait partie de la Turquie.
Pour occuper cette terre du Moyen-Orient entre 1918 et 1921, la France envoie, en particulier, le 412ème régiment d’Infanterie de Marche de Limoges, dont fait partie le soldat legéen Auguste DODIN.
Il arrive en Cilicie au printemps 1919. La situation du territoire est explosive : les troupes françaises sont, sans cesse, harcelées lors d’opérations de guérillas menées par les unités turques de Mustapha Kémal. Sans oublier le froid extrême et l’abondante neige qui règnent sur les Monts Taurus.
En avril 1920, les français subissent un revers au nord-ouest d’Adana, dans la ville de Bozanti, où ils sont assiégés. En tentant de se dégager de l’encerclement, le 28 mai 1920, le 412ème régiment s’engage dans un défilé de montagne, mais subit l’attaque des troupes turques qui les y attendent.
Le combat dure 4 heures. Les français perdent de nombreux prisonniers et 200 soldats environ sont tués dont le soldat Auguste Pierre Clément DODIN.
Cet homme de 21 ans est décoré et déclaré « Mort pour la France ». Pourtant, son nom a peu à peu sombré dans l’oubli. Il ne figure sur aucun lieu de souvenir de Legé.
L’association des « Amis de Legé » convie tous les legéens et legéennes le 11 novembre prochain au Carré Militaire de Legé à la remise, à sa famille, de la Médaille commémorative « Syrie-Cilicie » attribuée à ce soldat. L’association a, en effet, pu obtenir ce gage de notre souvenir.
Une plaque sera également dévoilée.
Cent quatre années après son décès dans un territoire éloigné de la métropole et de son lieu de naissance, Legé ne l’oublie pas.
« A lui, l’immortalité, à nous le souvenir ». (adaptation de la devise du « Souvenir Français »)